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Université du Burundi : les derniers adieux au petit déjeuner

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Un communiqué, sorti le 6 janvier, par la Régie des oeuvres Universitaires (ROU), annonce aux étudiants de l’Université du Burundi la suppression du petit déjeuner. Les étudiants, résignés, ne savent pas à quel saint se vouer…

rps20160120_181749Ni les étudiants internes qui auront fait des gardes, ni les étudiants en IEPS (Institut d’éducation physique et Sportif), aucun étudiant n’est épargné par cette mesure. «… à partir du 1er février 2016, le petit déjeuner ne sera plus servi dans tous les campus de l’université du Burundi», précise sans ambages, Anatole Nzinahora, directeur de la Régie des Œuvres Universitaires.

«Une mesure ardue », se plaint un étudiant de l’IEPS. Dépenser autant d’énergies, continue –t-il, pour faire des exercices physiques, sans avoir rien ingurgité relèvera de l’impossible. Cet étudiant espère que les professeurs seront tout de même souples dans la programmation des cours pratiques. «Les plus nantis s’achèteront à manger en dehors du campus »,conclut-il, résigné.

B.H., étudiant en droit, semble peu surpris de la mesure : « Cette décision se murmurait depuis peu parmi les étudiants ». Ce dernier renchérit et affirme que certains étudiants, qui avaient droit à la nourriture, ne l’étaient plus. La distribution de chambres, explique-t-il, a été entachée de fraudes cette année, alors qu’elle conditionne le droit à la restauration.

Une correspondance datant du 8 janvier a été adressée au directeur de la ROU. La représentation générale des étudiants demande «…de suspendre catégoriquement cette mesure… ». Ferdinand Ndihokubwayo président de ladite représentation regrette que cette mesure ait été prise sans consulter les concernés.

Le manque de moyens financiers à la base de la mesure

«Les finances disponibles ne nous permettent plus d’assurer le petit déjeuner», explique Anatole Nzinahora. Le petit déjeuner à lui seul, avance-t-il, coûtait plus de 550 millions par an, dont 10 millions alloués à l’achat du sucre par mois.Or, continue-t-il, les prix des denrées alimentaires flambent du jour au lendemain. Cette mesure, justifie le Directeur de la ROU, est une nécessité «Afin de pouvoir fournir les deux repas principaux, à savoir le repas de midi et celui du soir»

Toutefois, nuance M. Nzinahora, cette mesure sera validée, ou pas, dans une réunion rassemblant le conseil d’administration et les autorités de tutelle.


« De la vigueur pour démarrer la journée »

«Il est important de débuter la journée par des forces», affirme le nutritionniste Athanase Ntiyanogeye. Selon ce nutritionniste, le petit déjeuner apporte un quart des besoins journaliers en calories. Certes, admet-il, l’idéal serait de prendre des produits laitiers, des céréales, une boisson chaude et un fruit.

Avec la suppression du petit déjeuner, soutient Monsieur Ntiyanogeye, les conséquences ne manqueront pas : la concentration sera minime et la rentabilité faible. Par manque d’énergie provenant des céréales, qui tonifient les muscles, et du sucre (calories), les exercices physiques seront d’autant plus rudes pour les étudiants de l’IEPS.


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