Un groupe de cinq étudiants s’est imposé à la tête de la représentation estudiantine. La méfiance au sein du reste de la communauté s’est alors installée.
Simon-Marie Rurasuma, ancien représentant général des étudiants, raconte qu’il a reçu un appel de l’OPC1 Célestin Nibona-Bonansize, directeur adjoint de la Régie des Śuvres Universitaires(ROU) et chargé de la sécurité à l’UB : « Il m’ordonne de me présenter au campus Mutanga pour rendre le matériel de bureau de la représentation générale des étudiants.
» C’était le 15 juillet 2015 alors que les étudiants commençaient à regagner les campus après deux mois de suspension des cours due à l’insécurité qui régnait dans la capitale. Il ne s’exécutera pas.
Quelques jours après, alors qu’il avait regagné le campus, l’OPC1 Célestin Nibona débarque dans son bureau, accompagné de cinq policiers bien armés. Il lui arrache de force les clés de cet appartement et lui ordonne de signer la remise et reprise, en faveur de cinq étudiants qui avaient été nommés comme membres de la « commission chargée d’accueillir les étudiants regagnant les campus ». Après avoir résisté, Simon Rurasuma finira par céder sous les menaces de M.Nibona.
Depuis ce jour, les étudiants de l’UB, impuissants, font face à une représentation tant illégitime qu’illégale. Normalement, la représentation générale est issue des élections.
Plusieurs étudiants sont unanimes pour dire que les membres de cette représentation sont des Imbonerakure.
Désordre et méfiance
Quelques délégués généraux des étudiants confient qu’un climat de désordre et de méfiance règne, aujourd’hui, à l’UB particulièrement au campus Mutanga. Selon les témoignages, les réunions des délégués de classe, convoquées par cette commission, ne sont pas tenues.
L’un des délégués généraux affirme qu’en cas de problème ou de besoin, les étudiants n’ont aucune personne à laquelle se confier pour les représenter devant l’administration. Il désespère : « c’est comme s’il n’y a pas de représentation estudiantine. C’est honteux !»
De surcroît, les étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines(FLESH) viennent de passer deux mois en grève pour une question de stages. « C’est regrettable que nous ne puissions même pas être représentés devant l’administration de l’UB et le gouvernement pour demander une solution. Nous n’avons qu’à nous débrouiller», se désole Chris Bukuru, le délégué général de cette faculté.
Les « représentants des étudiants »
Ferdinand Ndihokubwayo, FLESH : président
Etienne Nsengiyumva, Droit II : vice-président
Jérôme Nduwimana, IPA : secrétaire
Gamaliel Kanyamuneza, Isco III : commissaire des affaires financières
Diomède Barikunda, Psychologie III
« Pur mensonge »
L’OPC1 Célestin Nibona-Bonansize dément ces accusations : « Il y a eu remise et reprise en bonne et due forme ! » Il se garde de donner des détails.
Il souligne que cette commission a été mise en place « provisoirement » car les représentants des étudiants étaient absents au moment de la reprise des cours. « Il fallait à tout prix les remplacer », estime-t-il, avant de marteler : « Il est inconcevable que l’université manque de représentants des étudiants pendant des jours. »
Sur la question de savoir si cette représentation est acceptée par les étudiants, il se contente de répondre : « Cette question est difficile à répondre. Apparemment ça va».
M.Nibona précise que les élections de la nouvelle représentation générale des étudiants sont en train d’être organisées.