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Université du Burundi : quand la crise influe sur les inscriptions

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Pour la rentrée académique 2015-2016, moins de la moitié des effectifs attendus ont été enregistrés dans les premières années. Pour un psychopédagogue, c’est un des effets de la crise actuelle.

Des étudiants de première année en faculté d’économie sortant pour la pause-déjeuner.

Des étudiants de première année en faculté d’économie sortant pour la pause-déjeuner.

1996, sur environ 4000 étudiants attendus, sont dans les amphis des premières années de l’UB, depuis le 15 février. L’année passée, l’UB avait accueilli près de 4000 étudiants.

La crise qui prévaut au pays n’a pas épargné les étudiants. Paul Hakizimana, Directeur académique de l’UB, fait remarquer que la plupart des étudiants de l’UB proviennent de l’intérieur du pays. Ils ont alors peur de venir étudier dans la capitale, beaucoup plus frappée par la crise. « Les abandons sont forts probables », estime M.Hakizimana.

Une autre raison de la diminution sensible des effectifs des étudiants : l’impatience. « Ceux qui ont patienté venaient de passer plus d’une année à attendre la rentrée », précise le Directeur académique. Ils ont alors, à son sens, préféré s’inscrire dans les universités privées. Il fait aussi remarquer que les jeunes tués ou arrêtés pourraient être ceux qui devaient occuper les auditoires, cette année.

« C’est la crise, rien d’autre ! »

« Où sont les lauréats des humanités ? Que font-ils ? », s’interroge le psychopédagogue Joseph Ndayisaba. « L’un des effets de toute crise est la déscolarisation. C’est normal que l’UB accueille peu d’étudiants au cours de cette année », estime M.Ndayisaba, avant d’enchaîner : « Une peur bleue s’est inévitablement installée dans la communauté estudiantine ».

Allusion faite aux étudiants tués et emprisonnés au cours de cette crise.
Ce psychopédagogue évoque également la pauvreté comme une cause probable de la diminution de ces effectifs : « Le coût de la vie a tellement augmenté que la bourse mensuelle (30.000 Fbu) des étudiants devient insignifiante.»

Du reste, il observe que le bizutage qui décourageait quelques lauréats des humanités a été aboli. « C’est donc la crise, rien d’autre ! »

Signalons que toutes les facultés de l’UB ont débuté l’année académique 2015-2016, sauf l’Institut supérieur de commerce (Isco), pour cause de manque d’enseignants.


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