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Université du Burundi : des élections qui tournent au vinaigre

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Longtemps attendues, les élections de la représentation générale des étudiants, pourtant bien organisées, ont été chambardées «volontairement».

Caricature - Article de Clarisse PK copie
Vendredi 8 avril. C’est le jour des élections de la représentation estudiantine de l’Université du Burundi(UB) préparées pendant trois bonnes semaines. Un après-midi « longuement attendu », à en croire certains étudiants. Il faudra déjà rappeler que les anciens représentants, jugés ’’Imbonerakure’’ (Jeunes proches du pouvoir), étaient à tort ou à raison contestés par la plupart d’étudiants.

C’est vers 13h que les élections débutent, selon un étudiant membre de la commission chargée de préparer les élections. Au total, 19 candidats sont en lice. Mais seulement 6 sont légaux car ayant fait la propagande.
Les bureaux de vote sont dans tous les campus de la capitale. Bon nombre d’étudiants sont allés aux urnes: plus de 11.000 sur l’effectif de 13.000 étudiants de l’UB, selon ce membre de la commission. Les élections se passent en bonne et due forme. Le mouvement des électeurs s’estompera vers 18h.

Un comportement bizarre…

19h, c’est l’heure convenue de dépouillement. Curieusement, témoigne une source fiable, le président de la commission chargée de préparer les élections, Eric Niyinzaniye, ne veut pas donner l’ordre pour que le dépouillement commence. 20h, 21h… toujours pas de signal. « Que se passe-t-il ?, s’interrogent tous les étudiants qui attendaient impatiemment les résultats.

Tiens! Le président a curieusement disparu ! C’est ce que remarquent les autres membres de la commission. Ces derniers essayent vainement de le chercher pour comprendre pourquoi il est silencieux. Il sera introuvable pendant un bon moment, d’après un étudiant témoin de la situation.

C’est ainsi que les membres de la commission demandent au vice-président de donner ce signal. Ce dernier accepte, contrairement aux membres des bureaux de vote. Motif : seul le président est apte à donner l’ordre de dépouillement.

Subitement, poursuit notre témoin, une bande d’étudiants débarque dans un bureau de vote au campus Rohero. Ils ordonnent à tous les membres de ce bureau de sortir et laisser les urnes là où elles se trouvent. C’est après leur refus que cette bande disperse et déchire les bulletins de vote. Et bonjour la bagarre ! Heureusement, quelques policiers présents essaient de calmer la situation.

Cette scène s’est curieusement passée de la même manière dans tous les campus. «Comme si c’était un ordre émanant d’une même source», estime un membre de la commission. Ces élections venaient de tomber à l’eau, sabotées.

La peur de l’échec ?

Des étudiants interrogés affirment que cette bande d’étudiants qui ont réussi à perturber les élections ne sont autres que des ’’Imbonerakure’’. Selon ces témoins, pendant la propagande, l’échec des candidats jugés ’’proches du pouvoir’’ se faisait déjà sentir. « Craignant de perdre, ils ont chambardé les élections», estiment-ils unanimement.

Interrogé, OPC1 Célestin Nibona-Bonansize, le directeur adjoint de la Régie des œuvres universitaires qui assurait la sécurité des élections martèle: « Dans 13.000 étudiants de l’UB, je ne suis pas capable de dire si tel étudiant est ’’Imbonerakure’’ ou ’’uproniste’’… Ils portent tous la casquette d’étudiant.»

Pour lui, cette perturbation serait due à une mauvaise entente entre les mandataires et les membres des bureaux de vote. Du reste, OPC1 Nibona indique que l’administration n’a pas le droit de s’ingérer dans les élections des représentants des étudiants.

Contacté, le président de la commission chargée de préparer les élections n’a pas voulu dire mot « tant que le rapport final sur le déroulement des élections de ce vendredi n’est pas encore sorti». Et difficile de savoir quand d’autres élections seront organisées.


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